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Etre ingénieure à l’ESILV : le point sur les soft skills et l’égalité professionnelle femme-homme

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Etre ingénieure à l'ESILV

Selon la dernière enquête emploi, les femmes ingénieur.e.s de la promo 2019 de l'ESILV gagnent presque autant que leurs camarades de promo masculins. L'égalité homme-femme est au coeur des préoccupations et des enjeux de l'ESILV, école membre de l'association "Elles bougent".

Le dernier baromètre de la CGE sur l’insertion des jeunes diplômé.e.s (2019) montre qu'au niveau de la rémunération les écarts entre les jeunes filles diplômées des écoles d'ingénieurs et leurs camarades masculins se réduisent. Néanmoins, diplôme d'ingénieur.e en poche, les jeunes femmes ont encore beaucoup à apprendre concernant les soft skills à mettre en pratique pour booster leur employabilité. Développement de l’assertivité et de la confiance en soi, entrainement à la négociation salariale, leadership, éloquence et prise de parole en public… Au Pôle Léonard de Vinci, les étudiant.e.s reçoivent une formation complète à l'insertion professionnelle. On fait le point avec Laure Bertrand, directrice Soft skills, développement durable et carrières au Pôle Léonard de Vinci.

Entretien avec Laure Bertrand

https://youtu.be/LyATIQvRRDE Battez-vous ! Sachez négocier ! Ne soyez pas uniquement la bonne élève qui attend que le professeur lui donne un bon point. Sachez aller demander. Celui qui ne demande pas risque de ne rien avoir. Celui qui demande, peut-être se verra essuyer un refus, peut-être pas. Il faut oser.
Je suis féministe depuis toujours et je crois profondément qu'avoir une journée où on parle des femmes, des problèmes qu'elles rencontrent tous les jours dans leur vie personnelle, sociale, professionnelle.
C'est extrêmement important. La moitié de la population est concernée et le fait d'avoir une Journée de la femme, c'est vraiment le prétexte, l'occasion, l'opportunité d'avoir des études, des témoignages, des émissions. C'est un énorme travail de sensibilisation qui est fait. Oui, je suis peut-être un petit peu radicale, mais je crois que les ingénieurs sont attendus sur le marché de l'emploi qu'ils soient fille ou garçon, ce n'est pas vraiment le problème. Les jeunes femmes ont exactement les mêmes opportunités.

Où en sont les ingénieures ESILV ?

Les différences de salaires à l'ESILV ne sont pas très importantes : 3 ou 4% selon que l'on intègre ou pas les primes dans le calcul de la rémunération pour la promotion 2019. Ce n'est pas très important et cela s'explique par le fait que les garçons ont plutôt choisi des fonctions qui traditionnellement sont plus rémunératrices. Ils sont un petit peu plus nombreux, par exemple, en finance. On va retrouver plus les filles en mécanique. Il y a des fonctions qui sont plus rémunératrices. Un deuxième facteur explicatif de cette différence, c'est que le fait que les garçons vont plus facilement vers des métiers à l'international. À l'ESILV, par exemple, nous avons un ratio de 1 pour 5 : une fille à l'international pour cinq garçons à l'international, en enlevant les VIE. Et là aussi, ce sont des rémunérations qui sont plus élevées dans ces fonctions à l'international pour la promo 2019. En revanche, l'écart peut se creuser plus tard. C'est là effectivement qu’est tout l'enjeu sur la négociation pour les augmentations de salaire, sur la négociation pour changer de poste, pour développer sa carrière et là, les écarts se creusent.
Premier point, nous formons tous nos étudiants à une réflexion sur les stéréotypes de genre : filles et garçons.
Les garçons, c'est 80% d'une promotion ESILV. C'est très important de comprendre en quoi la société en fait est modelée par ces visions à part, ces stéréotypes sur ce que doit faire une jeune fille, ce que doit faire un garçon, ce qui est possible, ce qui n'est pas possible. Les filles iraient naturellement plutôt vers les métiers du "care", du soin, les garçons plus naturellement vers des métiers plus combatifs ou des métiers de leadership. Tout cela, bien sûr, ce sont des représentations. Il faut se battre contre ces représentations : à la limite, même bien avant l'école d'ingénieurs. Dès le primaire les stéréotypes de genre - bleu, rose, poupées, voitures - vont se mettre en place.

Une formation pour promouvoir l'égalité femmes - hommes

Nous avons demandé à une personne qui est particulièrement bien placée pour cela, de venir former nos étudiants. Il s'agit de madame Pawlak, la présidente de l'association Elles bougent et qui se bat au quotidien, justement pour faire bouger les lignes dans l'enseignement supérieur scientifique, pour inciter les jeunes femmes à rentrer dans l'enseignement supérieur scientifique, au-delà des stéréotypes de genre. C'est une conférence obligatoire et on espère bien sûr que cela jette des graines qui vont germer ensuite pour plus de lucidité. On a aussi dans le parcours de formation de nos étudiants un cours qui est dédié à la négociation salariale.
Le cours est animé  par une femme qui était directrice commerciale qui a été chasseur de têtes, qui connaît bien les enjeux de la négociation au féminin et qui en parle notamment bien sûr avec les jeunes femmes qui sont présentes dans ce cours de 5e année.
Au-delà de cela, je crois que le la culture générale de l'ESILV est vraiment extrêmement ouverte sur le fait de promouvoir les jeunes femmes. Nos étudiantes ont confiance en elles.
À l'ESILV, nous avons un programme de cinq ans de formation aux soft skills, qui se déploie sur les 5 ans. Il se fait souvent d'ailleurs en transversalité avec les deux autres écoles du Pôle Léonard de Vinci.
Pour moi, effectivement, c'est fondamental, parce que nous formons les jeunes d'abord à la connaissance de soi. Nous avons des modules tout au long des 5 ans, qui apprennent à nos étudiants et nos étudiants à mieux se connaître. Pour une jeune femme, mieux se connaître, cela veut dire mieux connaître ses talents, mieux connaître ses points forts, savoir quelles sont ses sources de motivation. Cela va lui donner autant d'éléments pour bien choisir son orientation professionnelle et pour être capable de parler d'elle avec conviction et avec pertinence face à un recruteur et d'être en situation d'être exigeante parce qu'elle sait ce qu'elle vaut, elle connait ses points forts. La connaissance de soi est un élément très important. Je rajouterais un autre soft skill, qui est la prise de parole, l'éloquence. Nous proposons régulièrement à nos étudiants des formations pour développer leurs capacités à communiquer. C'est très important quand elles vont se retrouver en situation d'entretien, en situation de recrutement.

Employabilité : quelques conseils pour les jeunes diplômé.e.s

Un conseil important, c'est : battez-vous. Sachez négocier ! Je donnerais aussi un deuxième conseil : formez-vous sans cesse. Travaillez à développer votre employabilité. N'attendez pas de l'entreprise, de la structure qu'elle vous propose des plans de formation et que vous soyez sur des rails et prises en charge par votre entreprise.
Soyez proactive, cherchez les compétences, les connaissances que vous devez renforcer : hard skills en fonction de votre métier, les connaissances scientifiques, les compétences techniques dont vous aurez besoin et dont nous savons tous qu'elles connaissent une obsolescence rapide.
Il faut en permanence se former pour améliorer et augmenter sa valeur, quand on est sur des métiers techniques et scientifiques. Mais aussi il faut développer beaucoup vos compétences soft skills. Les enquêtes le montrent : à profil égal, c'est aussi ce qui va permettre à un candidat de se différencier d'un autre. Pour moi, travaillez vraiment à développer votre employabilité. Formez-vous. Allez chercher de l'info, allez demander des formations, vous êtes en train de préparer votre valeur pour demain.

L’article Etre ingénieure à l’ESILV : le point sur les soft skills et l’égalité professionnelle femme-homme est apparu en premier sur Ecole d'Ingénieurs Paris-La Défense ESILV.


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